Programme 2025

Chœur de Chambre

Il est Bel et Bon

Digne représentant de la chanson parisienne, Pierre Passereau compose sur des sujets populaires. Il est bel et bon est une véritable synthèse des techniques d'écriture utilisées à cette époque et dans ce style : onomatopées, imitations de cris d’animaux, du babillage des oiseaux etc.

Il est Bel et Bon

Refrain

Il est bel et bon commère, mon mary,

Il est bel et bon bon bon bon bon commère.

Couplet 1

Ils estoient deux femmes toutes d'ung pays,

Disans l'une à l'aultre ; avez bon mary.

Refrain

Il est bel et bon commère, mon mary.

Couplet 2

Il ne me courousse ne me bat aussy,

Il faict le mesnaige, il donne aux poulailles

Et je prens mes plaisirs,

Commère, c'est pour rire

Quand les poulailles crient :

Petite coquete, qu'est cecy ?

Refrain

Il est bel et bon commère, mon mary.

Pierre Passereau

Si Pierre Passereau s’est rendu très célèbre par sa musique, on connaît très peu sa vie. Actif entre 1509 et 1547, il aurait été prêtre à l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie à Paris, puis ténor dans la chapelle du futur François Ier et à Cambrai. Il aurait également été chantre à la cathédrale de Bourges.


Les chansons de Pierre Passereau ont été publiées par Pierre Attaingnant entre 1529 et 1547. Il était, avec Clément Janequin, l’un des compositeurs les plus célèbres de Paris vers 1530. Ses chansons furent chantées jusqu’à Venise, et Rabelais le cite dans son Quart Livre comme un fameux compositeur. Par ailleurs, de nombreuses transcriptions ont été faites de sa chanson Il est bel et bon, pour toutes sortes de formations.

Ecco mormorar l'onde

La mise en musique par Monteverdi de la description évocatrice d'un lever de soleil par le Tasse exprime parfaitement le texte, car la musique, comme le texte, passe littéralement de l'obscurité à la lumière éclatante du soleil. Notez que Monteverdi évoque le piano dès l'ouverture par l'emploi de voyelles couvertes et de voix graves (« Écoutez le doux murmure de la brise »), mais indique le forte à la fin par des accords soutenus et pleins (« L'aube brillante et radieuse… restaure chaque cœur ardent et desséché »). Le Tasse utilise également l'arrivée de l'aube comme métaphore du renouveau de l'âme.


« Ecco mormorar l'onde » est divisé en trois sections. Les six premiers couplets (26 plus 13 mesures) décrivent le calme précédant l'aube et doivent être chantés doucement. Les cinq couplets suivants (27 mesures) décrivent les changements qui s'opèrent et, avec les répétitions successives de « et », deviennent de plus en plus vibrants et sonores. Les trois derniers couplets (26 mesures) célèbrent l'aube et doivent se terminer avec force.

Ecco mormorar l'onde

Ecco mormorar l'onde

e tremolar le fronde

a l'aura mattutina e gl'arborscelli.

E sovra i [verdi]1 rami i vaghi augelli

cantar soavemente

e rider l'oriente

ecco già l'alba appare

e si specchia nel mare

e rasserena il cielo

e [le campagne]1 imperla il dolce gelo

e gl'alti monti indora.

O bella e vagh'aurora

l'aura è tua messagiera, e tu de l'aura

ch'ogn'arso cor ristaura.

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Maintenant l'eau murmure

Et les feuilles tremblent

Dans la brise du matin ainsi que les arbustes

Et sur les rameaux verts les beaux oiseaux

Chantent suavement,

Et l'est sourit.

Voici que l'aube apparaît,

Et se mire dans la mer,

Et éclaire le ciel,

Et transforme en perles la douce rosée,

Et les hautes montagnes en or.

Ô belle et adorable aurore,

La brise est ta messagère, et toi celle de la brise,

Qui rafraîchit tous les cœurs brûlants.

Claudio Monteverdi

Claudio Monteverdi (baptisé le 15 janvier 1567 à Crémone[1] et mort le 29 novembre 1643 à Venise), est un compositeur italien.


Ses œuvres, essentiellement vocales, se situent à la charnière de la Renaissance et du baroque. Au cours de sa longue vie, il a produit des pièces appartenant aussi bien au style ancien qu'au nouveau et a apporté d’importants changements au style de son époque. Il est considéré comme l'un des créateurs de l'opéra et, avec L'Orfeo, comme l'auteur du premier chef-d'œuvre du genre. Il est également le dernier grand représentant de l'école italienne du madrigal, auquel il a consacré neuf Livres, ainsi que l'auteur d'une œuvre de musique religieuse polyphonique (messes, vêpres, motets…).

Torquato Tasso

Torquato Tasso, connu en français sous l'appellation Le Tasse (en italien, il Tasso), est un poète italien, né le 11 mars 1544 à Sorrente (région de Campanie, Italie), mort le 25 avril 1595 à Rome, passé à la postérité pour son épopée, 

La Gerusalemme liberata (autrefois traduite sous le titre La Jérusalem délivrée, aujourd'hui Jérusalem libérée, 1580), poème épique où il dépeint, à la manière des romans de chevalerie, les combats qui opposèrent les chrétiens aux musulmans à la fin de la Première croisade, au cours du siège de Jérusalem.


Souffrant depuis ses 30 ans de maladie mentale, il meurt alors que le pape allait le couronner « roi des poètes ».

 Jusqu'au début du XIXe siècle, Le Tasse aura été l'un des poètes les plus lus en Europe : Jean-Jacques Rousseau admire Le Tasse, dont il cite un vers dans Les Rêveries du promeneur solitaire[1] et dans la lettre XXIII de la première partie de la Nouvelle Héloïse. Chateaubriand lui consacre de longues pages dans ses Mémoires d’outre-tombe[2]. Auguste Comte fait de lui le représentant de la littérature épique moderne dans son calendrier positiviste, et Simone Weil voit dans la « Jérusalem délivrée » l'une des plus hautes expressions de l'espérance chrétienne.